RAPPORTS D'ACTIVITÉ
RAPPORT D’ACTIVITÉ 2021
LE MOT DU MÉDIATEUR
2021 a été assurément une année charnière. Seul l’avenir dira si elle a participé à un tournant majeur pour l’exploitation et la distribution des films. Ce fut une année de contrastes marquée par une seconde fermeture des salles de cinéma et une réouverture dans un climat différent de celui de 2020 qui avait vu beaucoup de films français, en particulier d’Art et Essai, connaître des durées d’exposition et des chiffres de fréquentation significatifs. En 2021, s’il y a eu de très beaux succès, ils ont été en grande partie concentrés sur quelques oeuvres cinématographiques y compris pour les films français comme Kaamelott – premier volet, Bac Nord ou Illusions perdues. D’autres films n’ont pas rencontré leur public. Cette tendance se poursuit au début de l’année 2022. C’est une source d’interrogations car il est difficile aujourd’hui d’identifier la part qui pourrait relever de la conjoncture ou d’une évolution structurelle liée à une évolution des usages accélérée par la crise sanitaire. Le secteur de la distribution pourrait en être fragilisée car les salles de cinéma, inquiètes, pourraient être tentées de plaider pour un élargissement des plans de distribution des films les plus forts au détriment d’oeuvres plus fragiles. Compte tenu de la très forte interdépendance des différents chaînons de cette filière, le cinéma pourrait en souffrir. Surtout si cette inquiétude provoque une dilution des lignes éditoriales des établissements cinématographiques. D’où le caractère essentiel d’une régulation intelligente à travers les engagements de programmation relancés par le CNC, l’effet levier des aides et le rôle de la Médiation au service du respect des équilibres concurrentiels et de l’équité.
Mais 2021 est aussi une année marquante car c’est l’année de la refondation de la régulation avec l’effectivité de la contribution des plateformes au financement de la création audiovisuelle et cinématographique. C’est un changement majeur qui corrige une forme d’asymétrie destructrice de valeur et qui va être un facteur d’une dynamique nouvelle.
Elle ne donnera son plein effet que si les salles de cinéma et les distributeurs demeurent divers et agiles pour faire vivre la diversité culturelle et l’expérience unique et irremplaçable de la projection d’un film dans une salle obscure.